Projet Sahaj Marg (Prosélytisme)

Un prosélytisme effréné

dimanche 10 février 2008

Préambule

(Dernière modification : 11 février 2008)

Les adeptes du Sahaj Marg sont des personnalités fragiles, souffrant de vivre dans une société déshumanisée. Chari n'a de cesse d'aller les débusquer partout où ils se terrent, en galvanisant ses troupes de précepteurs préalablement culpabilisées pour leurs manques de résultats. D'abord attiré par la clientèle des "psys", ses méthodes de recrutement se raffinent et il est maintenant en recherche de reconnaissance et de respectabilité, via la mise en place de vitrines vers l'extérieur.

Les adeptes du Sahaj Marg

(Dernière modification : 11 février 2008)

1. Le profil des abhyasis

Un psychiatre, éminent précepteur du Sahaj Marg, résume ainsi les principales caractéristiques des abhyasis : près de trois quarts de femmes, avec un maximum entre 35 et 50 ans, une surreprésentation de soignants, enseignants et artistes. Beaucoup sont en crise du milieu de vie, des personnalités peu structurées (borderline), ayant déjà suivi des psychothérapies.

La civilisation occidentale a considérablement développé les valeurs que sont l'individualisme, le matérialisme, l'athéisme ou la compétitivité. Cette société où l'humain est relégué au rang de variable d'ajustement s'avère ainsi souvent dure et frustrante. L'absence de projet humain et la perte de sens de cette société rend plus vulnérables nombre de gens.

Sans nécessairement rejeter totalement cette nouvelle culture ambiante, les chercheurs spirituels ont aussi d'autres aspirations plus humaines et sont en quête de repêres. Ils recherchent un nouvel équilibre psychologique qu'ils espèrent trouver grâce à l'écoute qu'ils reçoivent et aux messages spirituels qu'on leur renvoie.

2. Impact familial et social

"Le Sahaj Marg (…) permet aux personnes qui y aspirent de réaliser l’union avec la source divine en elles, dans le cadre d’une vie familiale et professionnelle normale." Tel est le message répété à l'infini par la SRCM. Mais les faits ne sont pas en accord avec cette affirmation…

La nécessité du souvenir constant du maître entraîne un détachement, pour ne pas dire désintérêt, vis-à-vis du quotidien, qui reste vivable quand toute la famille adhère au même objectif spirituel, mais qui tourne vite à l'enfer autrement. Babuji parlait même de "morts-vivants" !

L'adhésion d'une personne au Sahaj Marg offre peu de choix aux autres membres de sa famille. L'alternative repose entre le ralliement plein et entier ou l'incompréhension, et donc l'éloignement progressif jusqu'à l'éclatement de la cellule familiale. Les relations sociales pré-existantes se délitent peu à peu, à cause du prosélytisme permanent difficile à supporter par l'entourage, mais aussi par le manque cruel d'autres sujets d'intérêt commun.

Ainsi le divorce devient fréquent chez les nouveaux abhyasis, alors Chari organise les rencontres et bénit les mariages. Et les abhyasis tentent de se regrouper entre eux sur les mêmes lieux de vie…

Méthodes de recrutement

(Dernière actualisation : 11 février 2008)

1. Les petits soldats du Sahaj Marg

Officiellement, le précepteur est le canal entre le maître et l'abhyasi, donc quelqu'un de spirituellement avancé. En pratique, c'est un fantassin recruteur de l'armée du Sahaj Marg, assigné à faire du chiffre et uniquement du chiffre. Il doit rendre compte de son activité tous les mois, en précisant notamment le nombre de ses nouvelles recrues (introductions). Un administrateur de zone contrôle ses résultats et en réfère lui-même à l'échelon supérieur. Et ainsi de suite jusqu'à Chari. La pyramide est bien organisée, très sérieusement contrôlée…

Comme si cela ne suffisait pas, de grands rassemblements de précepteurs sont régulièrement organisés par la SRCM. Après les avoir longuement culpabilisés sur leurs médiocres résultats, Chari galvanise ses troupes avant de les renvoyer sur le terrain. La Mission gère ses précepteurs comme une société de marketing traite ses VRP, les agents de sa force de vente.

Pour faire plaisir à Chari (ou ne pas lui déplaire), tous les moyens sont bons. Et il n'est pas si facile de recruter mois après mois de nouveaux adeptes. Se servir de ses relations professionnelles pour élargir son champ de recrutement devient une dérive inévitable. Même si officiellement Chari n'a jamais incité à le faire…

2. Des psychothérapies au développement personnel

Trouver des personnalités psychologiquement fragilisées et faciles à recruter est une spécialité des précepteurs du Sahaj Marg. Qui donc n'a pas été approché lors d'un moment difficile (chômage, divorce, deuil ou dépression) ? Mais il est un groupe particulièrement favorisé dans ce type de recrutement, les "psys". Profitant de l'absence de définition claire du métier de psychothérapeute, les précepteurs du Sahaj Marg se sont engouffrés dans la brèche ainsi ouverte. Le nombre de thérapeutes a explosé (gestalt, psycho-généalogie, kinésiologie, etc.). Et les résultats ont suivi…

A tel point que Chari a fini par tirer la sonnette d'alarme dans son discours du 31 décembre 1992 : "(...) nos précepteurs doivent être très prudents quand ils admettent de nouveaux abhyasis, afin de veiller à ne pas avoir ici des gens qui ne peuvent être aidés. Je fais tout spécialement allusion aux personnes qui ont des problèmes mentaux, et qui ont subi une thérapie dans des hôpitaux ou cabinets psychiatriques. Les cas de ce genre sont de plus en plus fréquents (...)."

Cela n'a pas empêché Chari de participer à une conférence de l'Association Internationale de Psychiatrie Spirituelle en mai 1997 en Israël, suite aux apports théoriques d'un psychiatre qui tentait d'expliquer l'évolution spirituelle du Sahaj Marg sous la forme d'une nouvelle étape de l'évolution psychologique.

Mais dans "Whispers", nouvelle alerte en date du 10 avril 2001, Babuji aurait prononcé ces paroles d'outre-tombe : "Be wary of the confusion that is being made between the workings of our spiritual method and all psychoanalytical practices that are currently springing up. It is not desirable to make connections between them. Criticisms currently made by the media against Sahaj Marg in France, allude to leaders who manipulate our candidates by involving them in both disciplines. It would be necessary to stop mixing it all up by considering abhyasis as potential clients and vice versa. Therapist preceptors are not serious enough on this point, hence numerous problems are already caused by this lack of vigilance."

La ficelle "psy" devient à l'évidence trop grossière et difficile à maintenir face aux critiques. Acculée, la SRCM doit se replier. Elle affine ses méthodes de recrutement, délaisse la médecine et se tourne vers la formation professionnelle et le développement personnel. A défaut de vendre du "psy", on se tourne vers la gestion du stress, le coaching ou le management, beaucoup plus subtils. Ils aboutissent aux mêmes résultats tout en élargissant la clientèle, sous couvert de respectabilité…

Vers la reconnaissance et la respectabilité ?

(Dernière actualisation : 11 février 2008)

Chari veut améliorer l'image de la SRCM vis-à-vis de l'extérieur. Le développement personnel est intéressant mais ne suffit pas. Il s'investit alors dans les "valeurs spirituelles" qu'il va décliner dans l'éducation des enfants notamment, mais aussi dans l'humanitaire jusqu'aux portes des Nations unies.

1. SMRTI, VBSE et LMOS

Créé en 1967 par K.C. Varadachari, le Sahaj Marg Research Institute (SMRTI) est repris et exploité par Chari dans l'objectif de répandre le Sahaj Marg à l'extérieur, pas seulement auprès de chercheurs spirituels, mais aussi dans d'autres communautés, scientifiques entre autres.

Cet Institut de recherche et de formation publie d'abord les travaux de ses membres les plus éminents, sur la psychiatrie spirituelle, le yoga ou l'éducation, toujours en lien étroit avec le Sahaj Marg.

Vers 2000, Santosh Khanjee annexe le SMRTI à la Sahaj Marg Spirituality Foundation dans le but de mieux l'organiser, et les résultats ne tardent pas à venir. Peu de temps après, en effet, le SMRTI produit le Value Based Spiritual Education (VBSE), sorte de guide d'une éducation dite spirituelle, à destination des éducateurs, enseignants et parents pour les enfants et les jeunes.

Ce VBSE est rapidement utilisé dans l'éducation et la formation par les adeptes du Sahaj Marg. Il serait aujourd'hui utilisé par plus d'une centaine d'écoles en Inde, selon la SRCM. Mais cela ne suffit toujours pas à Chari, en quête permanente de reconnaissance et de respectabilité…

Se rapprochant alors d'enseignants, il fonde en 2005 une école à deux pas du Babuji Memorial Ashram pour éduquer, selon les principes du Sahaj Marg et du VBSE, les enfants de ses adeptes indiens ainsi que ceux des Occidentaux qui viennent s'installer auprès de lui.

La Lalaji Memorial Omega International School (LMOS) se développe ensuite pour constituer cette vitrine que Chari appelait de tous ses vœux, en matière d'éducation. Elle noue des liens avec les entreprises, les autorités gouvernementales et des responsables éducatifs de tous bords…

2. De l'Humanitaire aux portes de l'ONU

De nombreux adeptes du Sahaj Marg sont impliqués au sein d'ONG, mais la SRCM s'en désintéresse, plus préoccupée de spiritualité (ou d'argent ?) que de la misère du monde. Pourtant la pauvreté des masses indiennes ne laisse pas complètement indifférents tous les abhyasis occidentaux. Et survient le tremblement de terre au Gujarat en janvier 2001 qui fait plus de 20 000 victimes. Les communautés indiennes émigrées un peu partout dans le monde se mobilisent…

Acculée, la SRCM fait marche arrière et organise d'abord une collecte de fonds spécifique pour recueillir les donations de ses membres, même si Chari s'autorise toujours le droit d'utiliser cet argent à d'autres fins. Et le succès de l'opération est tel que, désormais, à chaque nouveau cataclysme dans le monde, la SRCM associe une campagne de dons. Puis les plus grands centres indiens de la Mission ouvrent leurs portes aux miséreux, leur procurant nourriture et soins gratuits, grâce au volontariat de ses adeptes soignants. Nouvelle vitrine de respectabilité, les "Centres de lumière" sont nés.

Profitant enfin de la profession de certains de ses membres qui travaillent au sein de diverses agences de l'ONU, la SRCM tente une approche progressive. Jusqu'à ce qu'en 2005 elle devienne une ONG associée au Département de l'information des Nations unies, en raison de ses compétences en matière d'éducation et de religion.

Chari se frotte les mains ! La SRCM dispose enfin de ses vitrines. Respectabilité et reconnaissance devraient suivre…

Pour approfondir...

(Dernière actualisation le 13 octobre 2009)