Un prosélytisme effréné

dimanche 10 février 2008

Méthodes de recrutement

(Dernière actualisation : 11 février 2008)

1. Les petits soldats du Sahaj Marg

Officiellement, le précepteur est le canal entre le maître et l'abhyasi, donc quelqu'un de spirituellement avancé. En pratique, c'est un fantassin recruteur de l'armée du Sahaj Marg, assigné à faire du chiffre et uniquement du chiffre. Il doit rendre compte de son activité tous les mois, en précisant notamment le nombre de ses nouvelles recrues (introductions). Un administrateur de zone contrôle ses résultats et en réfère lui-même à l'échelon supérieur. Et ainsi de suite jusqu'à Chari. La pyramide est bien organisée, très sérieusement contrôlée…

Comme si cela ne suffisait pas, de grands rassemblements de précepteurs sont régulièrement organisés par la SRCM. Après les avoir longuement culpabilisés sur leurs médiocres résultats, Chari galvanise ses troupes avant de les renvoyer sur le terrain. La Mission gère ses précepteurs comme une société de marketing traite ses VRP, les agents de sa force de vente.

Pour faire plaisir à Chari (ou ne pas lui déplaire), tous les moyens sont bons. Et il n'est pas si facile de recruter mois après mois de nouveaux adeptes. Se servir de ses relations professionnelles pour élargir son champ de recrutement devient une dérive inévitable. Même si officiellement Chari n'a jamais incité à le faire…

2. Des psychothérapies au développement personnel

Trouver des personnalités psychologiquement fragilisées et faciles à recruter est une spécialité des précepteurs du Sahaj Marg. Qui donc n'a pas été approché lors d'un moment difficile (chômage, divorce, deuil ou dépression) ? Mais il est un groupe particulièrement favorisé dans ce type de recrutement, les "psys". Profitant de l'absence de définition claire du métier de psychothérapeute, les précepteurs du Sahaj Marg se sont engouffrés dans la brèche ainsi ouverte. Le nombre de thérapeutes a explosé (gestalt, psycho-généalogie, kinésiologie, etc.). Et les résultats ont suivi…

A tel point que Chari a fini par tirer la sonnette d'alarme dans son discours du 31 décembre 1992 : "(...) nos précepteurs doivent être très prudents quand ils admettent de nouveaux abhyasis, afin de veiller à ne pas avoir ici des gens qui ne peuvent être aidés. Je fais tout spécialement allusion aux personnes qui ont des problèmes mentaux, et qui ont subi une thérapie dans des hôpitaux ou cabinets psychiatriques. Les cas de ce genre sont de plus en plus fréquents (...)."

Cela n'a pas empêché Chari de participer à une conférence de l'Association Internationale de Psychiatrie Spirituelle en mai 1997 en Israël, suite aux apports théoriques d'un psychiatre qui tentait d'expliquer l'évolution spirituelle du Sahaj Marg sous la forme d'une nouvelle étape de l'évolution psychologique.

Mais dans "Whispers", nouvelle alerte en date du 10 avril 2001, Babuji aurait prononcé ces paroles d'outre-tombe : "Be wary of the confusion that is being made between the workings of our spiritual method and all psychoanalytical practices that are currently springing up. It is not desirable to make connections between them. Criticisms currently made by the media against Sahaj Marg in France, allude to leaders who manipulate our candidates by involving them in both disciplines. It would be necessary to stop mixing it all up by considering abhyasis as potential clients and vice versa. Therapist preceptors are not serious enough on this point, hence numerous problems are already caused by this lack of vigilance."

La ficelle "psy" devient à l'évidence trop grossière et difficile à maintenir face aux critiques. Acculée, la SRCM doit se replier. Elle affine ses méthodes de recrutement, délaisse la médecine et se tourne vers la formation professionnelle et le développement personnel. A défaut de vendre du "psy", on se tourne vers la gestion du stress, le coaching ou le management, beaucoup plus subtils. Ils aboutissent aux mêmes résultats tout en élargissant la clientèle, sous couvert de respectabilité…